« C’est la mission de ma vie », de retour du Liban, Bouran Hallani témoigne

La Gazette de Monaco

L’association Les amis du Liban à Monaco organise, les 11 et 12 décembre, une grande collecte alimentaire dans la galerie du centre commercial de Fontvieille. Ces denrées seront envoyées en urgence au pays du Cèdre, qui a négocié un cessez-le-feu avec Israël, en vigueur depuis mercredi dernier.

30 novembre 2024, 06h50

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© Les Amis du Liban

Elle est rentrée la semaine dernière de son Liban natal, d’où elle est revenue complètement bouleversée. Partie une dizaine de jours au Proche-Orient pour distribuer les 15 tonnes de vêtements, nourriture, jouets, matériel – dont des chaises roulantes données par la Croix-rouge monégasque – récoltée par l’association, celle que tout le monde surnomme affectueusement « Boubou » en Principauté a dû mal à s’en remettre.

Matériel médical donné par la CRM © Les Amis du Liban

« A mon retour, je suis restée 48h prostrée dans le noir », avoue-t-elle autour d’un café pris boulevard des Moulins. « La dernière nuit que j’ai passé à l’hôtel, je n’imaginais pas rentrer à Monaco. Ma vie ne sera jamais plus comme avant, mais c’est la mission de ma vie », témoigne-t-elle sans parvenir à contenir ses larmes.

Une trêve fragile avec Israël

Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, les tirs de roquettes et de missiles quasi quotidiens entre Israël et la branche armée du groupe libanais Hezbollah se sont considérablement aggravés. Il y a deux mois, le conflit s’est exacerbé au Sud du Liban, mais aussi dans la région de la Bekaa ou encore la banlieue sud de Beyrouth, ces endroits étant particulièrement ciblés par les raids israéliens.

© Les Amis du Liban

Mais une lueur d’espoir est apparue mardi dernier avec une trêve de 60 jours, entrée en vigueur le lendemain. A l’heure actuelle, le pays recense 1,5 million de déplacés. « Depuis septembre, Les amis du Liban à Monaco ont pu aider 3200 personnes. On connaît chaque maison, chaque famille. On fait du porte-à-porte. Les besoins sont énormes », explique Bouran Hallani.

Un conteneur alimentaire avant la fin d’année

C’est pour cela que la présidente de l’association monégasque a souhaité lancer une nouvelle collecte, exclusivement alimentaire, les 11 et 12 décembre prochains au niveau de l’enseigne Carrefour Monaco. « Nous aimerions au moins arriver à envoyer un gros conteneur de 40m3 avant la fin de l’année. C’est d’ailleurs la première fois que nous n’enverrons pas de jouets à cette période car il y a d’autres priorités », assume Bouran Hallani*.

© Les Amis du Liban

Elle sait pouvoir compter sur la générosité locale, que ce soit d’autres associations, telles que Monaco Aide & Présence, des sociétés, à l’image de Monaco Déménagements, ou bien des particuliers. « J’ai encore une personne qui m’a appelée ce matin pour connaître les dates de la collecte alimentaire. Mais nous avons aussi besoin plus que jamais de dons, notamment pour acheter des médicaments sur place », poursuit la présidente des amis du Liban à Monaco, encore marquée par son dernier déplacement.

Une soixantaine de réfugiés dans un seul appartement

« J’ai visité l’appartement d’une dame qui hébergeait 57 déplacés ! Il nous restait quelques couettes dans la voiture et ils se sont jetés dessus malgré le fait que nous avions déjà livré des couvertures et matelas avec le soutien de la Croix-rouge libanaise. Nous faisons appel à eux lorsque nous ne pouvons pas nous rendre dans certaines zones trop dangereuses, comme cela a été le cas pour la Bekaa », rapporte-t-elle. 

Des matelas ont été distribués mi-novembre aux populations libanaises déplacées © Les Amis du Liban

Et d’ajouter : « Je pense aussi à Thérèse, une dame âgée chrétienne qui a reçu une famille de musulmans réfugiés à Nabatiyeh. Tout le monde est traumatisé sur place, peu importe la religion ».

Délia KRIEL

*[MAJ] Depuis, Les Amis du Liban proposent finalement une collecte de jouets.

Liban : Une association monégasque intensifie son aide aux civils

Liban : Une association monégasque intensifie son aide aux civils

1 octobre 2024

Plus que jamais, l’association « Les amis du Liban » se mobilise pour venir en aide au peuple libanais. Sur place, la situation est dramatique.

L’élimination du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah n’était pas une fin en soi. La détermination d’Israël à poursuivre sa guerre contre le mouvement armé pro-iranien semble sans faille. Ce mardi 1er octobre, des troupes au sol ont traversé la frontière pour combattre le Hezbollah dans des villages du sud du Liban, malgré les appels internationaux à la désescalade.

L’armée israélienne mène depuis plusieurs jours des bombardements intenses et meurtriers sur le Liban. Les civils sont les victimes collatérales de ce conflit. On estime à plus d’un million le nombre de déplacés dont 100 000 ont fui vers la Syrie.

« Certains libanais qui ont quitté leur domicile en urgence dorment à même le sol »

L’association monégasque « Les amis du Liban » a réagi dès les premiers bombardements. Elle a notamment lancé une cagnotte en ligne et attend le feu vert des autorités pour mettre en place une collecte de matériels et produits alimentaires non périssables au centre commercial de Fontvieille.

L’association « Les Amis du Liban a été créée il y a plus de 20 ans à Monaco. Son action est essentiellement centrée sur l’aide à l’enfance : santé, éducation, environnement. Elle est active au Liban mais aussi dans le monde entier lors de situations d’urgence

Dalal el-Adm : « En trois ans, Les Amis du Liban à Monaco ont toujours été près de nous »

La gazette Monaco

SOCIETÉ

Dalal el-Adm : « En trois ans, Les Amis du Liban à Monaco ont toujours été près de nous »

Les Amis du Liban n’ont jamais cessé d’aider les sinistrés sur place. Trois ans jour pour jour après la double explosion du port de Beyrouth, sa fondatrice et présidente, Bouran Hallani, se souvient encore de ce terrible 4 août 2020. Deux semaines après la catastrophe, elle croise le regard de Dalal el-Adm, qui aide les siens alors qu’elle vient elle-même de perdre sa fille. Une histoire bouleversante que nous a racontée l’intéressée, insistant sur le rôle salvateur de l’association monégasque.

4 août 2023, 15h24

LaGazetteDeMonaco
© Les Amis du Liban

Il faut s’y prendre à plusieurs fois pour que la communication soit bien établie par téléphone avec Dalal el-Adm en fin de matinée. Les coupures électriques au Pays du Cèdre sont monnaie courante et illustrent la triste réalité quotidienne de la population, toujours en proie à d’immenses difficultés, trois ans après la double explosion survenue dans l’enceinte portuaire de Beyrouth.

Si cette date du 4 août est désormais synonyme de deuil annuel pour les Libanais, elle l’est d’autant plus pour Dalal el-Adm qui a perdu « celle qui représentait toute ma vie », sa fille Krystel, tragiquement décédée à 35 ans. « Elle avait passé dix ans à l’étranger où elle avait notamment travaillé à Paris et à Genève dans une banque. Krystel avait insisté pour rentrer au Liban où existe cet esprit de famille. Elle s’y sentait bien et avait un bon poste. C’est elle qui aidait les paroissiens déjà avant la catastrophe ».

Dalal el-Adm tient le portrait de sa fille Krystel, décédée le 4 août 2020 à Beyrouth, aux côtés de deux bénévoles des Amis du Liban à Monaco © Les Amis du Liban

L’association monégasque mobilisée depuis trois ans

L’émotion est palpable dans la voix. Elle enchaîne avec conviction : « Avec Les Amis du Liban à Monaco, nous nous sommes rencontrés sur les lieux du crime. C’était la providence, avec tout ce que l’on avait enduré. Bouran m’a enlacée. Je ne la connaissais pas et elle m’a demandé comment elle pouvait nous aider ».

Le début d’une relation basée sur l’entraide et la solidarité. « En trois ans, ils ont toujours été près de nous. Les Amis du Liban à Monaco ont créé du lien avec les familles en distribuant les colis directement chez eux, même pendant la covid. Il y a eu un réel élan », souligne Dalal el-Adm.

Outre l’aide humanitaire, les colis alimentaires, les containers, les fournitures de réchauds et ventilateurs, l’ameublement des maisons des sinistrés, c’est l’approche sociale qui est mise en lumière. Une aide « du fond du cœur », résume Dalal el-Adm. Si le temps panse les blessures, les Libanais peinent toutefois à s’en sortir.

Préparation à la distribution de colis alimentaires sur place © Les Amis du Liban

« Les classes moyennes n’existent plus »

« La première année, on ne trouvait pas une bougie ou une allumette, c’était l’apocalypse, on se sentait abandonné. Aujourd’hui, le problème reste la crise économique qui touche les plus démunis. Les classes moyennes n’existent plus », relate-t-elle. Même les Libanais qui travaillent n’arrivent pas à joindre les deux bouts, la devise locale ne représentant « rien ».

De son côté, Dalal el-Adm a créé une fondation qui porte le nom de sa fille. Elle vise à soutenir les établissements scolaires, en payant les fournitures ou certaines installations, et à financer la scolarité des élèves. « On tient beaucoup à ce que les écoles ne ferment pas, car nous ne souhaitons pas de délinquance. Le Liban s’est toujours distingué par l’éducation de ses enfants et nous aimerions continuer de subvenir à leurs besoins », plaide-t-elle. En trois ans, 150 élèves et 26 écoles à travers le Liban ont ainsi bénéficié de la générosité de la fondation.

© Les Amis du Liban

Les Amis du Liban à Monaco deux fois par mois sur Nice

Pour sa part, Bouran Hallani explique que l’association monégasque poursuit effectivement la livraison mensuelle de colis alimentaires : « Nous avons un listing de 630 familles inscrites et nous arrivons à en aider entre 200 et 300 chaque mois ». En revanche, aucune collecte de denrées alimentaires n’a été organisée cet été en Principauté, comme l’an passé d’ailleurs, les gens étant « trop sollicités » sur divers fronts humanitaires. Néanmoins, un nouveau containeur sera envoyé fin septembre.

L’association est aussi mobilisée localement. Deux fois par mois sur Nice, elle aide 80 familles en leur apportant des colis alimentaires ou encore, plus récemment, des habits d’enfants, grâce à la participation d’une autre initiative monégasque, Nous 2 Mains, créée par Alyssia Ballerio.

Délia KRIEL

 

Bouran Hallani : « L’urgence est de nourrir les Libanais »

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SOCIÉTÉ

Bouran Hallani : « L’urgence est de nourrir les Libanais »

Fondatrice et présidente de l’association Les Amis du Liban à Monaco, créée en décembre 2004 et parrainée par Didier Deschamps, Bouran Hallani multiplie les allers-retours dans son pays d’origine depuis la double explosion survenue il y a un an au port de Beyrouth, accentuant davantage encore la détresse économique et sociale de la population. Jusqu’à samedi, de 9h à 21h, elle attend les généreux donateurs au Carrefour de Fontvieille pour collecter de précieuses denrées alimentaires qui seront expédiées le 15 août prochain par conteneur.

05 août 2021, 15h01

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Lana, administrateur au sein du conseil d’administration de l’association, et Bouran Hallani © DK – La Gazette de Monaco

Combien d’années faudra-t-il pour relever le Liban ? C’est l’interrogation que se pose Bouran Hallani, qui était encore sur place la semaine passée pour constater les besoins énormes. « Je ne sais pas comment la population libanaise, généralement positive, fait pour tenir le coup. Le pays est détruit », s’inquiète celle qui ne ménage pas ses efforts, comme tous les matins à 9h depuis lundi, sur le stand de la galerie commerciale de Fontvieille. Bouran Hallani, souriante et chaleureuse, prévient pourtant, encore sous le coup de l’émotion : « Je n’ai pas dormi de la nuit parce que j’ai regardé le reportage d’une mère, Dalal el-Adm, qui a perdu sa fille, Krystel, et avec qui nous travaillons actuellement au Liban. Elle a créé une fondation en son hommage. Après la catastrophe, nous étions sur place avec l’association et je l’ai aperçue devant l’immeuble où habitait sa fille. Malgré le fait que son propre enfant venait de mourir, cette femme était à l’écoute de tous les sinistrés ! »

« 200 donateurs chaque jour »

La fondatrice des Amis du Liban à Monaco profite d’un moment de répit avant que de nombreux clients du Carrefour se succèdent. « La population monégasque est extraordinaire, elle s’arrête, nous pose des questions sur la situation au Liban », confie-t-elle. Une empathie qui se traduit aussi par les actes, comme le font remarquer les deux filles de Bouran Hallani, qui l’épaulent ce matin sur le stand. « Nous avons près de 200 donateurs en moyenne chaque jour », expliquent-elles. Car si la situation était déjà difficile au pays du Cèdre depuis plusieurs années, la double explosion du port de Beyrouth, il y a un an et un jour et dont le bilan fut de 214 morts et 6500 blessés, n’a fait qu’empirer les choses. L’évènement a « traumatisé » la population. Depuis, Bouran Hallani explique se rendre sur place « tous les deux mois depuis la catastrophe », afin d’apporter l’aide de l’association.

Sept conteneurs envoyés en un an

« Aujourd’hui, le plus important est de nourrir et soigner les habitants qui manquent de tout. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’un pays comme le Liban se retrouve dans cette situation un jour. Ils achètent même l’eau ! Il n’y a plus d’électricité, d’essence, de lait alimentaire pour les nourrissons, de couches pour les enfants et les personnes âgées, d’huile… et quand ils en trouvent, ils n’ont pas forcément les moyens d’acheter », déplore-t-elle, avant d’ajouter : « La viande coûte très cher et le café est devenu un luxe ! » C’est pour cette raison que la fondatrice des Amis du Liban à Monaco organise ces collectes. Les colis alimentaires permettent de subvenir « aux besoins d’un millier de familles pendant trois semaines ». Ces denrées, constituées de conserves, pois chiches, lentilles, boîtes de thon et sardine, confitures et café, sont ensuite acheminées dans des conteneurs pouvant accueillir jusqu’à six tonnes de biens. A 2300 euros l’unité, ces derniers reviennent moins chers que l’achat de colis alimentaires directement sur place et permettent ainsi de « tripler les donations au Liban ». Depuis août 2020, pas moins de sept conteneurs ont déjà été acheminés ! Si Bouran Hallani insiste sur la priorité donnée à la nourriture, quelques colis médicaux et ordinateurs, offerts à travers une association pour les établissements scolaires libanais, feront également partie du voyage.

Monaco, toujours solidaire

Il faut dire qu’un bel élan de générosité était né en Principauté l’an passé à la suite de la double explosion survenue dans le port de Beyrouth.  « Nous avons été très soutenus par le gouvernement. La Croix-Rouge monégasque a pris en charge l’envoi des quatre premiers conteneurs ! » confirme la présidente. L’AMADE et Monaco Aide et Présence, « premiers soutiens », ont participé aux travaux de l’école Saint-Joseph au tout début, assurant ainsi la continuité de la scolarisation de 300 enfants ou encore le soutien à un hôpital. « Le Lions Club nous a aussi aidéspour l’achat d’iPad à destination des écoles », souligne-t-elle. En un an, les Amis du Liban à Monaco peuvent être fiers du bilan. « Nous avons reçu près de 200000 euros, c’est une belle somme ! Notre soirée annuelle, qui s’est déroulée en décembre dernier, en présence du Souverain, nous permet de réaliser nos projets toute l’année.» L’édition 2021 se déroulera lieu au Yacht Club de Monaco, le 26 septembre prochain. D’ici-là, les dons sont attendus jusqu’à samedi sur le stand de l’association au sein de la galerie de Fontvieille. Ils seront expédiés dans le conteneur qui prendra le départ de Carros, le 15 août prochain. La semaine suivante, Bouran Hallani, aux côtés d’une poignée de bénévoles, prendra l’avion pour le réceptionner à Beyrouth et apporter ainsi un peu de répit aux plus démunis.

Délia KRIEL

 

Un an après l’explosion de Beyrouth, l’aide continue depuis Monaco

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Un an après l’explosion de Beyrouth, l’aide continue depuis Monaco

Les Amis du Liban font partir un container de produits de première nécessité mi-août. Toute la semaine, et samedi avec son parrain Didier Deschamps, l’association récolte les dons à Fontvieille.

Joelle Deviras  Publié le 05/08/2021 à 10:50, mis à jour le 05/08/2021 à 10:51
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Cent cinq cartons de produits de première nécessité ont été remplis en trois jours. Photo J.D.

Les bénévoles des Amis du Liban redoublaient d’énergie et de volonté, ce mercredi, pour récolter des dons devant le supermarché du Centre commercial de Fontvieille. Cent cinq cartons de produits de première nécessité ont été remplis en trois jours et stockés au troisième sous-sol, à l’office maritime.

Un an jour pour jour après l’explosion de Beyrouth qui a fait, faut-il le rappeler, plus de 200 morts et des milliers de blessés, l’émotion était forte, hier, parmi les Libanais de Monaco qui s’emploient à aider leurs compatriotes.

Autour de Bouran Hallani, la présidente, ils se relayent, depuis lundi et jusqu’à samedi, pour récolter des denrées alimentaires. En ce triste premier anniversaire, ils se retroussent les manches pour accumuler un maximum de produits qui partiront d’abord vers Carros puis en bateau, à la mi-août, pour Beyrouth. Ce sera le huitième container envoyé au Liban depuis un an.

Avec le parrain Didier Deschamps

Et pas question de laisser les dons à des associations locales sans surveillance.« Notre parrain, l’entraîneur Didier Deschamps, m’a demandé d’être sur place et de veiller à ce que l’aide soit bien distribuée à ceux qui en ont besoin, souligne Bouran Hallani. Alors, quand un container part en bateau, je prends un vol trois jours plus tard et organise la réception, l’inventaire et la distribution. Il y a également des médicaments et du matériel médical. Auparavant, nos relais sur place étaient l’armée libanaise et la Croix-Rouge. Maintenant, nous travaillons avec des associations et des structures locales comme la Fondation Krystel El Adm. »

 
Didier Deschamps, parrain de l’association, sera présent au centre commercial de Fontvieille samedi.Photo Jean-François Ottonello.

La présidente des Amis du Liban se rend directement auprès de la population et dans les familles. « Les jeunes mamans ont besoin de lait pour leurs petits. On n’en trouve plus au Liban. J’ai vu des gens nourrir les bébés avec du pain et de l’eau. Même les médecins n’ont pas de médicaments. Il faut comprendre que la vie est catastrophique. La mission humanitaire est très difficile car il n’y a ni essence, ni électricité. J’essaie de dormir sur place, au plus près de nos actions, et dors chez des amis ou dans un petit hôtel. »

30 tonnes depuis un an

Des bénévoles de Monaco accompagnent souvent Bouran Hallani. « Nous achetons également des colis alimentaires pour 200 à 400 familles libanaises. La semaine dernière, j’en ai distribué 340. Nous avons arrêté les programmes culturels. Nous faisons ce qui est indispensable ; c’est-à-dire donner à manger. »

« Notre mission aujourd’hui n’est pas d’organiser des actions culturelles. Il faut d’abord donner à manger aux enfants », souligne Bouran Hallani. Photo DR.

Au total, depuis un an, Les Amis du Liban ont donné trente tonnes de produits de première nécessité.
Et à Monaco, Bouran Hallani est entendue et soutenue. « Tout le monde comprend ici la situation du Liban. Sincèrement, nous sommes surpris par la générosité. Les gens ici nous connaissent et nous font confiance. Ils savent que leurs dons seront bien distribués. »

Les amis du Liban et L’Amade

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Comment ces deux associations veulent unir leurs efforts pour venir en aide aux enfants vulnérables du Liban

Visite de l’Hôpital Rafik-Hariri, à Beyrouth.
Visite de l’Hôpital Rafik-Hariri, à Beyrouth. Photo DR

Les représentants des deux associations reviennent tout juste d’un séjour au pays du Cèdre qui leur a permis de cibler des actions de soutien à l’égard d’enfants vulnérables

Le 20 avril dernier, l’association les Amis du Liban organisait une soirée caritative à l’Hôtel Hermitage , en vue de s’associer au programme « Dignité pour les femmes » soutenu par l’AMADE. Cette soirée a permis de mobiliser près de 160000 euros au bénéfice des deux associations qui ont ainsi souhaité mettre en commun leur énergie en faveur de l’Enfance.En vue d’identifier les projets qui seront soutenus au Liban, les deux associations se sont rendues sur place du 30 mai au 4 juin, à la rencontre des partenaires de longue date de la Principauté et des Amis du Liban.A Beyrouth, la délégation monégasque a visité les services d’oncologie pédiatrique et des grands prématurés de l’Hôpital Rafik-Hariri (avec lequel les Amis du Liban entretiennent depuis de longues années un partenariat), autour de l’accès des enfants les plus vulnérables à la santé.

UN MOMENT DE PARTAGE

En raison de la crise syrienne, le Liban accueille sur son territoire plus d’un million de réfugiés, soit près d’un quart de sa population. Un déplacement dans la plaine de la Bekaa, à la frontière syrienne, fut l’occasion de visiter le camp de réfugiés de Al Awde en compagnie de l’ONG URDA (Union of Relief and Development Association), spécialisée dans la prise en charge de ces situations d’urgence. Un moment de partage avec ces enfants, auxquels les Amis du Liban ont offert un repas et distribué des jouets.

Les activités conduites en faveur de la réinsertion des femmes et jeunes filles réfugiées étaient également au programme, avec la visite des ateliers de couture et de cuisine d’Aaramoun.

Le retour à Beyrouth fut l’occasion d’effectuer deux visites : du centre d’accueil de l’ONG INSAN (dont la mission est l’accueil et la défense des droits des enfants les plus vulnérables, au-delà de toute considération religieuse), et de l’école de Tahaddi, implantée au sein du bidonville de Hay el Gharbeh dans le quartier de Sabra et Chatila, un des quartiers les plus déshérités de la capitale.

Ont pris part à cette mission conjointe entre les deux associations monégasques, Bouran Hallani, présidente des Amis du Liban, Fanny Blanchelande, vice-présidente et Safia El Maqui, marraine de l’association, ainsi que Jérôme Froissart, secrétaire général de l’AMADE.